• Approfondir la posturologie

  • Un peu d'histoire

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    La posturologie est née dans les années 1955 des travaux de Jean Bernard BARON, puis des travaux de Nashner, poursuivis sur le plan clinique par ceux de Fukuda, Gagey et Martins DA Cunha pour ne citer que ceux-là.

     

    Depuis 1992 les praticiens disposent d’outils d’évaluation des performances du système postural, avec des plateformes de posturographie, et de podomètrie, mais déjà en 1985 l’Association Française de Posturologie avait établi des normes stabilomètriques de l’homme debout. Il est alors possible de savoir objectivement si l’équilibre de tel patient est normal ou non.

     

    Un examen clinique postural rigoureux doit toujours compléter ces informations chiffrées pour assurer le diagnostic d’atteinte fonctionnelle du système postural.

     

  • Un peu de physiologie

    Dès la naissance, l’homme s’organise en luttant contre un phénomène physique incontournable pesanteur symbolisée par un vecteur vertical la gravité.

     

    Dès lors que l’enfant comme un symbole en devenir est parvenu à se mettre debout, c’est à partir de cette référence verticale gravitaire qu’il assurera sa stabilité et organisera son orientation dans l’espace.

     

    Dans le même temps où l’enfant capte les informations sensorielles provenant des yeux, des muscles, de la peau, des pieds et de l’oreille interne, son cerveau élabore une certaine représentation mentale du corps (schéma corporel), une construction mentale de l’espace et produit une véritable connaissance des rapports entre son espace corporel et l’environnement.

     

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    L’ensemble de ces données se confrontent et se réactualisent en temps réel en fonction des tâches à accomplir et du contexte spatio-temporel. C’est la cohérence entre les différentes informations provenant des organes sensoriels (yeux, muscles, peau, oreille interne) comparées aux représentations mentales qui assure la stabilité de l’équilibre corporel et de l’environnement spatial.

     

    Toutes les opérations motrices d’ajustements posturaux nécessaires à l’action ou aux changements de posture sont pour l’essentiel non conscientes car automatisées selon des schémas moteurs préprogrammés. Le cerveau ainsi débarrassé des contingences corporelles peut alors se consacrer aux tâches cognitives les plus élaborées. Le système qui gère l’essentiel de ces activités posturo-cinétiques est appelé système postural.

     

    Si ce système est atteint dans de fréquentes pathologies neurologiques ou dans les affections qui touchent les organes sensoriels, ce sont les disciplines médicales dont relèvent ces pathologies qui les prennent en charge. Mais le système postural peut présenter des atteintes fonctionnelles lorsque les informations sensorielles sont discordantes.

     

    La cohérence de l’ensemble n’est plus assurée et les troubles apparaîtront (mal de mer, mal des transports, douleurs, instabilité …) et le cerveau fera alors appel à la dimension cognitive pour trouver une stratégie de compensation.

     

    La Posturologie est la discipline médicale qui étudie les troubles fonctionnels du système postural.

     

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    Quand penser à un trouble fonctionnel du système postural ?

    Des informations sensorielles erronées provenant des yeux, des dents, des pieds, des muscles de la colonne vertébrale sont les causes les plus fréquentes d’atteinte du système postural et retentiront sur les différentes fonctions assumées par le système.

     

    1. Le système postural contrôle notre équilibre durant nos actes moteurs : en cas de dysfonction le patient peut présenter des pseudo-vertiges, de l’instabilité, l’impression de dévier dans sa marche.
    2. Le système postural gère la posture debout : en cas de dysfonction le patient présentera un déséquilibre statique avec son cortège de douleurs musculo-articulaires mécaniques étagées sur l’axe corporel, des céphalées, de la fatigue. La caractéristique de ces douleurs est leur récurrence.
    3. Le système postural participe à notre représentation et orientation de l’espace : les troubles seront alors de l’agoraphobie, des troubles de l’orientation, de la maladresse et des symptômes plus cognitifs pouvant relever de la dyslexie, dyscalculie ou dysorthographie.

     

    A ce tableau clinique s’ajoute l’évaluation chiffrée des performances du système sur la plate-forme de stabilométrie clinique dont certains paramètres seront anormaux.

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    Qui s’occupe du patient « postural » ?

    Le praticien posturologue est spécialiste dans une autre activité médicale ou paramédicale : ophtalmologue, podologue, O.R.L., kinésithérapeute, ostéopathe, neurologue, orthoptiste, rhumatologue, médecin généraliste.

     

    La Posturologie n’est pas une discipline thérapeutique au sens strict, dans le sens où elle n’a pas développée technologie thérapeutique particulière, mais à obliger les autres disciplines médicales à affiner leur pratique pour le patient postural.

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    Comment traiter un patient « postural » ?

    La prise en charge du patient postural est le plus souvent pluridisciplinaire et le posturologue à qui s’adresse le patient postural va prendre en charge celui-ci si les troubles qu’il présente sont de sa compétence de spécialiste et il dirigera le patient à un ou d’autres spécialistes pour compléter la stratégie thérapeutique dans les autres cas.

     

    Classiquement le traitement du patient postural nécessite une harmonisation du système musculo-articulaire (ostéopathe , kinésithérapeute), souvent la confection d’une orthèse plantaire(podologue), de rééducation orthoptique (orthoptiste) ou le port de prisme optiques (ophtalmologue), parfois de l’intervention d’un occlusodontiste (dentiste spécialisé en occlusodontie), ou de rééducation vestibulaire (kinésithérapeute), et se complète par des conseils ergonomiques sur les postures idéales tant au travail qu’à domicile.

     

    La durée du traitement postural parfois appelé reprogrammation posturale est très variable : très rapide pour des dysfonctions sensorielles mineures (verres correcteurs mal centrés, mauvaise occlusion après soins dentaires), de quelques mois pour des dysfonctions chroniques et minimum 1 an à 2 ans en cas de dyslexie.

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